Le Président de la République du Cameroun, Son Excellence Paul BIYA, a pris part ce mardi 12 novembre 2019, à la cérémonie d’ouverture du deuxième Forum de Paris sur la Paix, aux côtés d’une trentaine de Chefs d’Etat et de Gouvernement, et d’autres acteurs privés de la gouvernance mondiale, avant de participer à un débat sur le thème « Reconnaître le Sud : pour une gouvernance mondiale plus équilibrée ».

Ce panel était modéré par le milliardaire anglo-soudanais Mohamed « Mo » Ibrahim, Président de la Fondation Mo Ibrahim, et avait comme autres intervenants Louise Mushikiwabo, Secrétaire Général de l’Organisation Internationale de la Francophonie, HOR Namhong, Vice-Premier Ministre du Cambodge, Mohan Kumar, Président du Research and Information System for Developing Countries en Inde et Hossam Zaki, Secrétaire Général adjoint de la Ligue Arabe.

Dans son bref propos liminaire, le Président Paul BIYA a dressé le constat d’« un monde si trouble et en profonde mutation », marqué par de « nombreux défis et incertitudes qui réduisent progressivement notre capacité à répondre collectivement et de façon plus adéquate aux menaces à la paix et à la sécurité internationales ». Face à cette situation, le Chef de l’Etat camerounais a affirmé que « les modes de régulation en vigueur, déséquilibrés au profit des acteurs les plus puissants, ne conférèrent pas à la gouvernance mondiale une réelle légitimité ».

Il a également relevé que : « Le monde actuel semble perdre sa vocation à protéger les plus vulnérables, à promouvoir une gouvernance mondiale plus juste et plus inclusive, et à fonder entre les nations, une véritable communauté de destin ». Il a ajouté que : « la montée en puissance du populisme et de l’unilatéralisme, couplée à un pessimisme grandissant relativement à la capacité des Nations Unies d’apporter des réponses adéquates aux problèmes des populations et aux crises aigues qui menacent la planète, font douter de la pertinence de cette organisation dans un monde en proie à de nombreux bouleversements ».

Pour construire une architecture des rapports internationaux plus juste et plus efficace et d’autre part renforcer le dialogue et la coopération Nord/Sud, le Président Paul BIYA pense qu’au niveau de la gouvernance politique internationale, il est impératif de poursuivre la réforme du Conseil de Sécurité des Nations Unies en l’élargissant à 26 membres, dont deux sièges permanents avec droit de véto ; une réforme qui devrait également s’appliquer dans les institutions financières internationales (FMI, Banque Mondiale).

Interrogé sur la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le Président Paul BIYA a rappelé les efforts consentis par le Gouvernement pour promouvoir le dialogue, préserver la paix et assurer le développement économique national. Il a assuré que : « Nous sommes en train de résoudre cette crise…       Le dialogue a été privilégié… Nous mettons sur pied un statut spécial qui reconnaît la spécificité de la zone anglophone, mais elle reste dans l’intégrité territoriale du Cameroun ».