Madame la Secrétaire Générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie,
C’est un grand plaisir pour le peuple camerounais, mon épouse et moi-même, de vous accueillir dans notre pays. Soyez la bienvenue au Cameroun.
Avant de m’adresser à celle qui préside désormais aux destinées de l’OIF, c’est à la femme d’exception que je voudrais dire quelques mots.
Après une carrière universitaire distinguée, vous avez exercé une activité remarquée dans les medias de votre pays. Il n’est pas surprenant que ces diverses expériences vous aient qualifiée pour le poste prestigieux de Gouverneure Générale du Canada. Ceci vous plaçait ipso facto au rang de chef d’Etat. A l’issue de votre mandat, vous avez accepté plusieurs missions humanitaires en Haïti dont vous êtes naturellement restée très proche. Ces missions, vous les avez accomplies avec un succès reconnu et loué de tous.
Femme d’action et de conviction, unanimement respectée, votre candidature au poste de Secrétaire Générale de l’OIF, présentée par votre gouvernement, a été agréée par consensus en novembre 2014 à Dakar. Cette décision, qui fait de vous la première femme accédant à ces hautes fonctions, est un hommage à votre parcours personnel. Elle est aussi la reconnaissance du rôle éminent joué par le Canada au sein de l’ensemble francophone.
En tant qu’Africain, je ne peux que me réjouir de votre désignation. Vous connaissez bien notre continent où vous êtes venue à plusieurs reprises. Vous savez, comme moi, que la langue française que nous avons en partage, est l’une des cinq langues les plus parlées dans le monde et en Afrique en particulier. Si les projections des démographes se vérifient, en 2050, l’Afrique comptera environ un milliard sept cent millions d’habitants et la majorité sera francophone.
La plupart des pays membres de notre Organisation sont encore en développement. Certains, pour ne pas dire la majorité, font partie de la catégorie dite pays les moins avancés. C’est pourquoi, j’ai plaidé à Dakar pour que la solidarité qui nous unit s’exerce de manière concrète, soutenue et durable dans le domaine du développement. C’est dans le même esprit qu’à Montreux, j’ai proposé la création d’un fonds de solidarité en faveur des pays victimes des catastrophes.
Comme vous le savez, Madame la Secrétaire Générale, contrairement aux engagements que nous avons pris, les Objectifs du Millénaire pour le Développement n’ont pas été atteints. Le relais sera pris par l’Agenda post 2015. Il est impératif que les retards accumulés soient rattrapés. C’est ainsi que l’on pourra faire reculer la misère, creuset où se forgent l’extrémisme et la révolte.
Dans ce combat en faveur de la dignité de l’homme, l’OIF ne se présente pas les mains vides. Son nouveau cadre stratégique est à cet effet un atout précieux. En plaidant pour une solidarité plus agissante envers les PMA, notre Organisation contribuera à réduire les inégalités entre le Nord et le Sud.
Le français constitue le lien principal entre les membres de l’OIF. Notre Organisation ne doit pas être « un monde clos ». Comment pourrait-il en être autrement ? Plusieurs pays qui en font partie, le Canada et le Cameroun notamment, sont membres d’autres ensembles qui cultivent les mêmes valeurs. Dans ces conditions rien ne s’oppose, me semble-t-il, à ce que ces ensembles coopèrent, voire poursuivent des objectifs communs, tels que la paix, la démocratie et le progrès économique et social. Je voudrais saluer, à cet égard, l’ouverture de plus en plus marquée de notre Organisation aux pays appartenant à d’autres aires linguistiques et culturelles. Je pense aux ensembles arabophone, anglophone et lusophone.
Nous nous félicitons de cette contribution de notre Organisation à l’avènement de la civilisation de demain, la civilisation de l’universel.
Madame la Secrétaire Générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie,
Je voudrais en terminant vous remercier de votre visite qui intervient quelques mois après votre accession à la tête de notre Organisation. Sans doute constaterez-vous, lors de vos rencontres, que nous avons beaucoup de choses en commun.
J’ajouterai que votre tâche est immense. Votre parcours d’universitaire distinguée, votre passé de Femme d’Etat admirée, nous sont garants que vous mènerez à bien votre mission. Sachez que vous pourrez compter sur le soutien du Cameroun et le mien propre.
Mesdames, Messieurs,
C’est à ce succès et à l’honneur de Madame Michaëlle JEAN, Secrétaire Générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie, que mon épouse et moi-même vous invitons à présent, à lever vos verres.
Je vous remercie !
Yaoundé, le 14 avril 2015