Mesdames, Messieurs les journalistes,
Je voudrais d’abord adresser mes sincères remerciements au Président Sergio MATTARELLA pour son invitation. J’apprécie également l’accueil chaleureux et l’hospitalité que les autorités italiennes ont bien voulu me réserver, ainsi qu’à la délégation qui m’accompagne.
Il y a un an, le Président de la République Italienne nous a fait l’amitié d’une inoubliable visite d’Etat au Cameroun. J’ai la conviction que ma visite en Italie, comme celle du Président MATTARELLA, donnera à notre relation la vigoureuse impulsion que nous souhaitons l’un et l’autre.
Nos échanges tout à l’heure ont été empreints de cordialité et ont fait apparaître une large convergence de vues sur les questions que nous avons abordées.
Evidemment, la lutte contre le mouvement terroriste Boko Haram a figuré en bonne place dans nos entretiens. Cette secte obscurantiste, malgré son affaiblissement actuel, demeure dangereuse.
J’ai réitéré au Président notre gratitude pour l’appui que nous a apporté et continue de nous apporter l’Italie dans cette lutte. J’en profite pour remercier très sincèrement les autres pays et organisations internationales qui nous apportent également leur soutien. Cet appui nous permet de faire face à de nombreux défis sécuritaires, économiques et humanitaires.
Nous avons également évoqué la situation politique au Cameroun.
J’ai eu à cet égard l’occasion d’entretenir le Président MATTARELLA des progrès entrepris dans le processus de consolidation de notre démocratie.
Nous avons également évoqué la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Je l’ai assuré de l’attachement de la grande majorité des Camerounais à la paix dans notre pays.
Notre peuple est attaché à deux principes fondamentaux : unité et diversité de la nation. Inscrits dans notre Constitution, ils ont une valeur intangible. Mon gouvernement reste ouvert à tout dialogue qui ne remet toutefois  pas en cause l’unité et la diversité du pays.
Nous avons également fait un tour d’horizon de la situation politique internationale.
A cet égard, nous avons réaffirmé qu’une solution durable aux problèmes qui se posent dans le monde, passe par le règlement pacifique et la négociation. Il en est ainsi des conflits qui se perpétuent au Moyen-Orient et dans certaines régions d’Afrique.
Dans cet esprit, le Président MATTARELLA et moi sommes tombés d’accord sur la nécessité de renforcer le rôle des Nations Unies et de faire aboutir la réforme du Conseil de Sécurité.
S’agissant des grands problèmes du développement durable et de l’environnement, nous avons estimé que les initiatives de l’Organisation des Nations Unies devraient faire l’objet d’un suivi rigoureux, en particulier en ce qui concerne le réchauffement climatique.
J’ai également salué l’action que mène l’Italie pour renforcer la coopération avec l’Afrique, notamment à travers les relations entre l’Union Européenne et notre continent. Dans le même ordre d’idées, j’ai souhaité plein succès à la conférence ministérielle prévue à Rome, en mai prochain, dans le cadre de l’Initiative Italie/Afrique.
Nous avons aussi parlé des questions migratoires et de leur impact sur la stabilité régionale et internationale. Nos deux pays sont l’un et l’autre concernés.
Nous sommes d’accord pour penser que ces questions ne pourront être résolues qu’à travers une concertation entre pays d’origine, de transit et de destination, et sur la base de la solidarité internationale.
Au plan bilatéral, nous avons décidé d’amplifier notre coopération.
Là où elle était déjà active, c’est-à -dire dans les domaines universitaire et humanitaire, elle devra aller encore plus loin.
Sur le plan économique, nous pensons, le Président MATTARELLA et moi, que les besoins identifiés dans les programmes de développement du Cameroun constituent un terrain privilégié pour nos échanges.
J’ajoute que notre projet de développer au Cameroun une industrie à la hauteur de nos besoins devrait intéresser la grande puissance industrielle manufacturière qu’est l’Italie depuis de longues années. Nous pensons en particulier aux filières bois, peau, cuir, marbre et à l’agro-industrie.
Telles sont, Mesdames, Messieurs, selon moi, les perspectives positives qui s’offrent à nos deux pays. Je veux croire que nos deux pays saisiront les opportunités que le Président MATTARELLA et moi-même avons détaillées devant vous.
Si tel était le cas, l’Italie deviendrait sans aucun doute, l’un de nos partenaires majeurs.
Je vous remercie.-
Rome, le 20 mars 2017