Monsieur le Président de la République Italienne,
Monsieur le Président du Conseil des Ministres,
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs les membres du Corps diplomatique,
Mesdames et Messieurs,
J’ai été très sensible, Monsieur le Président de la République, à votre aimable invitation à visiter votre beau pays, l’Italie.
Laissez-moi vous exprimer mes remerciements pour votre accueil si chaleureux et pour ces délicates marques d'attention dont mon épouse, moi-même et la délégation qui m'ac compagne sommes entourés depuis notre arrivée dans cette belle ville de Rome.
Permettez-moi également de vous remercier pour les propos élogieux que vous venez de prononcer à mon endroit, ainsi qu’à celui de mon pays.
Monsieur le Président
Il y a un an, presque jour pour jour, nous avons eu, mon épouse et moi, la joie de vous recevoir au Palais de l’Unité à Yaoundé, à l’occasion de votre visite d’Etat au Cameroun.
Aujourd’hui, vous nous faites l’honneur de nous accueillir dans ce somptueux Palais du Quirinal, haut lieu chargé d’histoire où, je dois l’avouer, nous ne sommes pas dépaysés. Car les sept collines qui encadraient la Rome antique nous rappellent les sept collines qui dominent Yaoundé, notre capitale.
Ceux qui, comme moi, ont fait leurs « humanités », comme on disait alors (et ils sont nombreux au Cameroun), ont, dans leur imagination, vibré avec les orateurs au Forum, tremblé en assistant aux combats de gladiateurs au Colisée. Ils ont appris, sans y avoir été, à flâner dans les ruelles de la ville médiévale menacée par les Barbares. Ils ont enfin été éblouis par la splendeur de la Rome de la Renaissance.
En un sens, comme le dit une formule bien connue, quelle que soit notre origine, « nous sommes tous Romains ».
C’est en effet Rome qui nous a transmis, à travers les vicissitudes de l’Histoire, la culture gréco-latine qui a marqué le monde. C’est d’elle que, pour l’essentiel, sont issues nos conceptions et nos valeurs en matière de philosophie, de politique et donc de démocratie, de droit et même de vocabulaire. Le latin comme le grec ont influencé le registre élevé dans la plupart des langues du monde.
C’est pourquoi Rome restera « la ville éternelle ». Il est vrai qu’aujourd’hui, elle n’est plus le centre du monde comme à l’époque où l’Empire s’étendait à tout le pourtour de la Méditerranée et au Proche-Orient.
Rome demeure toujours séduisante comme par le passé. La richesse de son patrimoine architectural, la beauté de ses paysages, le goût de ses créateurs, le fumet de sa cuisine en font un endroit où il fait bon vivre.
De plus, il y règne une atmosphère de sagesse qui ne peut être que la résultante d’expériences diverses, propres aux vieilles et grandes nations.
J’ajouterai que la « sapientia » romaine rejoint la sagesse africaine faite de mesure, d’écoute de l’autre et de conciliation. L’une et l’autre apprennent à débattre sans se battre.
On me pardonnera, je l’espère, cette digression. Elle a pour moi, en quelque sorte, un accent de retour aux sources. Elle démontre surtout la profondeur et l’origine ancienne de nos relations d’amitié.
Nos relations avaient déjà atteint un niveau appréciable. Nous sommes convaincus que nous pouvons faire davantage. C’est dans ce contexte que nous avons élargi le cadre juridique par la signature de nombreux accords.
Au cours de votre visite, vous avez remis au Représentant du HCR une aide appréciable, destinée aux réfugiés et aux personnes déplacées dans la région de l’Extrême-Nord de mon pays.
Votre générosité, Monsieur le Président, a été unanimement saluée.
Nous avons également identifié des secteurs où les sociétés italiennes, dont l’expérience est reconnue, pourraient investir. Nous pensons en particulier aux filières bois, peau et cuir, marbre et à l’agro-industrie. Nous nous félicitons déjà de la présence au Cameroun de grandes entreprises comme FERRERO et PIZZAROTTI.
Les conditions que nous offrons aux investisseurs sont, je crois, attractives. Notre économie est saine et notre dette soutenable. Le climat des affaires s’améliore de jour en jour. Il ne fait pas de doute qu’en persévérant dans sa détermination actuelle, l’Italie pourrait devenir l’un de nos partenaires économiques majeurs.
Nous nous félicitons de la tenue à Yaoundé, le mois dernier, du forum économique Cameroun-Italie. Ce forum, si j’en juge par les nombreux contacts noués, a confirmé que nous étions sur la bonne voie.
Les échanges que les hommes d’affaires qui m’accompagnent auront avec leurs homologues italiens iront dans le même sens.
Monsieur le Président,
Depuis mon arrivée à Rome, j’ai eu des entretiens approfondis avec vous-même, le Président du Conseil et les Présidents de la Chambre des Députés et du Sénat.
Il s’est dégagé une parfaite convergence de vues sur les grands problèmes internationaux de l’heure et sur les questions de notre coopération bilatérale.
Il y a là, me semble-t-il, une base stable pour des consultations et des actions communes sur la scène internationale. Ceci augure bien, à notre avis, du succès de la conférence ministérielle de Rome, en mai prochain, dans le cadre de l’initiative Italie/Afrique. Le Cameroun sera naturellement présent.
Monsieur le Président,
Vous nous avez fait l’honneur de séjourner au Cameroun lors de votre première visite en Afrique. Et si mes informations sont exactes, mon séjour serait parmi les premières visites d’Etat d’un Président africain en Italie à votre invitation. J’en suis évidemment flatté pour mon pays. Ces différents gestes témoignent de la place de choix qu’occupe le Cameroun pour l’Italie.
Permettez-moi maintenant, Mesdames et Messieurs, de vous inviter, à mon tour, à lever vos verres à la santé du Président MATTARELLA et de Madame Laura MATTARELLA. A la prospérité du peuple italien. Au développement continu et renforcé des relations entre l’Italie et le Cameroun.
Vive la coopération italo-camerounaise !
Vive l’amitié entre nos deux peuples !
Rome, le 20 mars 2017
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