Monsieur le Président de la République Italienne,
Mon Epouse et Moi-Même éprouvons un réel plaisir à vous accueillir au Cameroun, ainsi que Maître Laura MATTARELLA, Votre fille et la délégation qui Vous accompagne. Nous vous souhaitons une chaleureuse bienvenue et un agréable séjour parmi nous.
Le choix de Mon pays, comme l’une des étapes de votre premier voyage en Afrique, nous honore. Ce choix témoigne de la solidité de l’amitié qui lie nos deux pays. Il reflète aussi l’excellence de leurs relations. De nos entretiens de ce jour et des échanges entre nos opérateurs économiques, il se dégage, pour ces relations, des perspectives nouvelles et prometteuses.
Le Cameroun vous remercie pour cette marque d’intérêt et vous offre son hospitalité légendaire, en ce Palais, symbole de l’unité de notre peuple.
Le Cameroun est une jeune nation. Il poursuit résolument son but : bâtir un Etat moderne, démocratique et prospère.
Malgré de nombreux défis, nous accomplissons chaque jour des progrès significatifs et réels dans des domaines tels que la promotion de l’Etat de droit, des libertés, la protection des droits de l’Homme.
De même, nous nous attelons, chaque jour, à consolider les bases d’un véritable développement économique, par des projets ambitieux dont l’objectif est de hisser le Cameroun au rang de pays émergent à l’horizon 2035.
Sur ce plan, après une longue et difficile période d’ajustement structurel, notre pays, grâce aux sacrifices de ses fils et, avec l’aide de ses partenaires, dont l’Italie, a su retrouver depuis des années le chemin de la croissance. Celle-ci s’est établie à 6% en 2015.
C’est le lieu pour moi de remercier, ici et maintenant, votre pays pour ses appuis directs et indirects.
Monsieur le Président,
Vous le savez, le terrorisme est une préoccupation majeure dans le monde aujourd’hui. Le Cameroun n’en est pas épargné. Depuis maintenant plus de deux ans, la paix est menacée dans la partie septentrionale de notre pays. Nous sommes engagés dans une guerre déclenchée par BOKO HARAM, une horde de terroristes basée au Nigeria et qui revendique son appartenance à l’Etat Islamique. Les ressortissants de pays amis dont ceux de l’Italie en ont fait les frais. Les Pères GIANPAOLO MARTA et GIANTONIO ALLEGRINI furent enlevés il y a quelques temps par ces hommes sans foi ni loi. Nous les avons libérés.
Nous faisons face fermement aux exactions des terroristes. Nous traquons ces assassins et leur infligeons de lourdes pertes de jour en jour nombreuses, avec l’appui de la Force Multinationale Mixte, mais aussi avec le soutien de nombreux pays amis, parmi lesquels l’Italie.
Les terroristes de BOKO HARAM provoquent un afflux massif de réfugiés sur notre territoire. Devant tant de personnes en détresse, notre devoir de solidarité humaine nous commande de ne jamais repousser ceux qui cherchent refuge, de les accueillir et de partager avec eux le peu dont nous disposons.
L’Europe et, singulièrement, l’Italie, vivent, mutatis mutandis, une situation similaire en ce moment et font face à une crise migratoire sans précédent.
J’ai toujours pensé que toute solution durable à cette difficile question devrait s’appuyer sur la morale sociale et sur des valeurs d’humanité, que je sais chères à l’Italie.
En fait, plus que jamais, notre monde a besoin de plus de solidarité.
Sur le front économique, je l’ai souvent dit, cette solidarité induit une exigence de prospérité globale partagée. Il ne s’agit pas, pour les uns de demander l’aumône, et pour les autres de la distiller avec parcimonie.
Il s’agit, dans le cadre d’un contrat de solidarité, d’avancer ensemble, en bons partenaires, soucieux de conclure, en tout temps, des accords mutuellement bénéfiques.
Monsieur le Président,
Le Cameroun dispose de ressources naturelles importantes et variées. Son agriculture bénéficie de conditions écologiques favorables et de vastes étendues de terre fertile. Son sous-sol est richement pourvu de ressources minières diverses.
Cet important potentiel doit faire l’objet d’une exploitation plus judicieuse, et d’une plus grande transformation locale. Le développement de multiples infrastructures à caractère économique et social est aussi appelé à s’accélérer.
J’invite donc les entreprises italiennes dont la compétence et le sérieux sont reconnus, à s’intéresser à ces différents programmes. De la sorte, elles contribueront, à nos côtés, dans le cadre de ce contrat de solidarité que j’évoquais tout à l’heure, à créer chez nous et à offrir à nos jeunes, des conditions de vie bien meilleures. Ce faisant, nous les détournerons de la recherche, au risque de leur vie, d’illusoires Eldorado.
Je sais, Monsieur le Président, que bon nombre de vos entreprises ont déjà noué des partenariats dans les domaines de la transformation des matières premières ainsi que des Travaux Publics. Je sais aussi que d’autres partenariats sont en négociation dans le secteur du développement infrastructurel et de l’Habitat.
Votre pays, Monsieur le Président de la République Italienne, accorde depuis sa création, il y a dix ans, une aide précieuse au Centre International de Référence Chantal BIYA (CIRCB) pour la recherche sur le VIH. Permettez-moi, avant de conclure, de vous en remercier très sincèrement.
Mesdames, Messieurs,
Distingués invités,
Le moment est maintenant venu pour Mon Epouse et Moi-même de vous inviter à lever vos verres, en l’honneur du Président de la République Italienne, Son Excellence Monsieur Sergio MATTARELLA, de Maître Laura MATTARELLA, Sa fille, de la délégation qui l’accompagne et à l’amitié entre l’Italie et le Cameroun.
Je vous remercie.
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